Cher Semblable, Sœur et Frère,
Bienvenue … au Club !
Tout ce Blog vise, autant que faire se peut, à mettre un nom à chaque chose, et c’est beaucoup ! Donner un nom à telle ou telle chose ne nous guérit pas mais cela permet de nous libérer de notre ignorance et de la souffrance de ne pas savoir et comprendre le tenant et l’aboutissant des faits.
Tout mon effort a été de décrire autant que possible, tous les moyens que nous disposons comme expertises et compétences pluridisciplinaires et comme pharmacologie pour affronter chaque stade de la maladie de Parkinson. Et nous les utilisons sans état d’âme pour nos soins et notre confort.
Mais cela ne peut suffire. La maladie de Parkinson est une maladie à évolution lente, multiforme et à géométrie variable. Cette lenteur même est une stratégie de sape pour nous déconstruire et faire effondré notre résistance dans la durée.
La médecine est une réponse naturelle et nécessaire, mais une réponse incomplète, et le part marquant est écrit sur aucune ordonnance médicale, il est en chacun de nous et il s’appelle la force de l’esprit, cette immatérielle et puissante énergie que souvent nous méconnaissons, que nous sous-estimons, voire que nous craignons… car il faut beaucoup de courage pour regarder en soi.
Mais si nous regardons au-dedans de nous, nous trouvons une source intarissable du Bien, la fondation intérieure sur laquelle nous allons nous arcbouter pour lutter pas à pas, pour donner un sens et une lumière à notre combat, pour défendre notre bien le plus précieux, le pur plaisir de vivre.
Ce que je sais, je vous le transmets tel un bâton de course de relais et ce serait une faute de ma part de ne pas le faire… Ce que je souhaite, de tout mon cœur, est que vous soyez plus fort, plus déterminé et aguerri au combat. Utilisez mes connaissances, enrichissez et perfectionnez-les, pour vous, d’abord, et puis passez-les à votre voisine ou à votre voisin !
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développer la force de l'esprit
Protocole n°1 : identifier l'ennemi
Donner une forme humaine à votre maladie de Parkinson, anthropomorphisez-la dans votre esprit, dans votre conscience (mindfullness); donnez-lui un halo, une représentation unique qui vous est propre. La maladie de Parkinson (la MP) a maintenant un visage pour vous, un être identifiable. Elle est désormais et à jamais votre colocataire et ennemi intime.
Protocole n°2 : être dans la vérité
Apprenez et intériorisez en vous cette règle ‘la MP est en vous et elle ne vous quittera plus’, prenez tout le temps qu’il faut pour l’accepter, et votre esprit va cheminer un moment… Lorsqu’on accepte la vérité, on ne souffre plus, on devient puissant et plus fort, et on se surprend même à être heureux.
Protocole n°3 : naissance de la détermination
Visualisez en pleine conscience votre maladie de Parkinson par une longue méditation, regardez votre maladie de Parkinson, yeux dans les yeux, avec détermination, avec fortitude et tempérance, sans peur ni colère, et murmurez la, avec votre langage, par une voix intérieure quelque chose comme ceci ‘ce corps est à moi, cet esprit est à moi, cette vie est à moi, et je suis prêt au combat !’
Protocole n°4 : les 2 invariables de la maladie de Parkinson
Connaitre impérativement et intimement les deux règles invariables de la stratégie de la maladie de Parkinson :
- C’est une maladie à chronique avancée (Flash-Forward) : elle annonce toujours, dans une échelle de temps compris entre 6 à 18 mois, par avance et par des faits anodins, inexpliqués sous forme de puzzle : ce sont les signes précurseurs de l’étape suivante. A charge pour vous de décrypter et comprendre ces signaux, et de mettre à profit ce temps pour vous aguerrir par tous les moyens, mentalement et physiquement, pour l’arène suivante.
- La deuxième invariable est la plus insidieuse et la plus complexe qui soit ! Le corps médical la résume en une phrase sous forme de rébus : « c’est une maladie qui fait beaucoup de bruits ! » En d’autres termes plus familiers, la maladie de Parkinson est un ‘Agitateur’, un ‘Fouteur de Merdes’ ! En plus d'éventuelles déficiences physiques et/ou maladies déjà présentes dans notre corps, elle va attiser tout ce qui est faible en nous, nos fragilités psychologiques et morales, nos doutes, nos peurs, nos vices, nos addictions, nos noirceurs et tout ce qui fait notre finitude... Notre part d’ombre lui est désormais familier. La MP va faire en sorte que c'est nous-mêmes qui mettons le feu à notre maison. Ce qui nous oblige à une douloureuse revisite de notre personnalité, de notre manière d’être, de vivre et de partager, cette introspection de soi, cette relecture fondamentale est requise, sans quoi la bataille sera perdue d’avance ! Chacun de nous regarde le tréfonds de son âme, chacun de nous doit savoir quelle partie de l’édifice de nous-mêmes doit être renforcé. Tous points de notre vulnérabilité connaitront ses coups de butoirs, parole de combattant !
Protocole n°5 : la pleine conscience de soi et la triade du temps
Le stress, l’anxiété, la dépression, l’apathie, et avec toute sa cohorte de supplétifs ont certes une origine dysfonctionnelle, et la pharmacologie nous aident grandement à passer ces mauvais moments mais ce n’est qu’une réponse circonstancielle et momentanée contre ces ‘attaques sur l’âme’. Ces horreurs reviendront au galop !
Il y a un moyen qui nous permet de ne lui laisser aucune prise sur nous, ou du moins pour nous, d’avoir un minimum de libre arbitre pour ne pas être subjugué…. La réponse est dans … le Temps.
La maladie de Parkinson nous téléporte dans une autre dimension : le temps ne s’écoule plus, il s’étale ; c’est le temps de la lenteur, de la rigidité, de la perte d’équilibre et de la déstabilisation, des coupures de neurotransmetteurs qui ne transmettent plus rien, de la perte des schémas des automatismes, la marche devient pensée, un mètre devient cent mètres, un gramme devient un kilo, etc. Ces « attaques sur l’âme » se nourrissent, comme l’air nourrit le feu, de notre mauvaise perception du temps, et notre mauvaise utilisation du temps.
En fait, il y a 3 sortes de temps que nous devons savoir à tout moment dans lequel nous sommes : il y a ‘le temps social’ où tout se juge et s’apprécie à l’aune de l’utilitaire (métro-boulot-dodo; heure comme unité monétaire, ratio moyens/objectifs/temps,...) ; le second est ‘le temps de soi’, le temps du maintenant, le temps de la pleine conscience de soi, et le dernier est ‘le temps de la nature’, immuable et indifférent, le temps de Mère Nature auquel nous devons nous ressourcer, c’est un temps qui donne du temps au temps. Si nous savons à tout moment dans quelle temporalité nous nous trouvons, il n’y a plus de stress, d’anxiété, les attaques sont sans effet. Une seule illustration pour preuve, lorsque vous êtes en lenteur et que votre marche devient pensante et pensée, suivez la lenteur, ne lui opposez rien, prenez le temps de faire ce qu’il faut faire, même si un mètre devient cent mètres, vous êtes dans le ‘temps de soi’, vous n’êtes plus dans le ‘temps social’, vous n’êtes plus en représentation sociétale, ainsi vous ne serez plus en distorsion avec vous-mêmes et le temps devient une pulsation de vie et plus une unité de valeur oppressante.
Protocole n°6: le temps du soi
Apprenez à maitriser le ‘temps de soi’, à être seul avec vous-même à un moment dans la journée, à s’approprier cet espace-temps, à rentrer dans une introspection profonde de vous-même, vous regarder de l’intérieur, sans besoin, sans désir, chercher l’épicentre de vous-même, cette paix intérieure dont vous seul reconnaitrez le point d’équilibre, vivez intensément le temps du maintenant (Time of Now !) sans prise avec le passé et le futur en plein conscience de vous-même ! Et comme tout muscle du corps, le cerveau a besoin de ce 'jogging' quotidien pour se 'carapacer' contre les fourberies à venir. En maitrisant ce ‘temps de Soi’, ce temps de la pleine présence, le temps du maintenant, les agressions cognitives et ses représentations nocives (stress, anxiétés, doutes, incertitudes, dépressions,…) n’auront plus de prises sur vous, elles ne peuvent franchir le sanctuaire de l’esprit : vous venez de ‘niquer’ la maladie !
Protocole n°7: être son sixième sens
Si le langage qui suit est métaphorique, il parle bel et bien d'une réalité bien ancrée au sol. Et cette métaphore commence par une digression discursive pour vous donner une définition, sur ce que, je crois, est le sixième sens, afin de mieux éclairer l'objet du présent protocole au regard de la maladie de Parkinson.
Le sixième sens est notre perception hyprasensorielle, notre capacité à sentir et à embrasser, dans les détails et la globalité, dans une instantanéité de temps, toutes les dimensions d'un événement, ce sixième sens connait la cause-à-effet des choses et leur nature, encore illisible et invisible, incompréhensible par notre conscience, encore par delà de la compréhension de l'intelligence.
Le mode de fonctionnement du sixième sens est probablement fondé sur un système et/ou un processus hypra-complexe à raisonnements algorithmiques massivement parallèles. Mais, paradoxalement, il se révèle à nous, au niveau de notre conscience, de notre intelligence, par un message de type 'déclic' ou 'flash', dans un langage le plus primaire qui soit, c'est-à-dire un langage binaire de type : 0 ou 1, vrai ou faux, existe ou n'existe pas, danger ou sécurité... Le sixième sens est l'éclaireur qui marche au devant et l'alerteur de l'esprit : il est notre instinct de vie.
La maladie de Parkinson, de par sa nature, use, abrase, corole et 'dé-perméabilise', dans une infection méthodique du temps, notre système de défense mental, psychologique et émotionnel, nos systèmes de filtres s'effondrent; il n'y a pas plus de pare-feu, tous les ponts-levis sont abaissés, nous sommes devenus totalement vulnérables et à la merci de toutes les agressions et stimuli venant de l'extérieur, et nous sommes subjugués par les sbires cognitifs de la maladie de Parkinson. Et leurs noms sont stress, anxiété, doute, incertitude, peur, dépression, apathie, etc... Nous sommes dans l'hypra-sensibilité dans notre relation avec le monde, nous croyons que la maladie de Parkinson a le champ libre pour accomplir son processus linéaire et déterministe.
Mais ce que la maladie de Parkinson ne sait pas - je continue dans la métaphore - est qu'elle vienne d'armer le bras de la résistance, notre sixième sens, et ce même sixième sens, de quoi se nourrit-il ? de l'hypra-sensibilté ! et notre sixième sens est le veilleur qui renifle et pressent les dangers à venir ! la question est de faire perdurer le plus longtemps possible cette course-poursuite entre la maladie et notre instinct de vie. Il nous faut être à l'écoute de soi et de cette voix intérieure, le sixième sens qui nous donnera toujours une longueur d'avance.
Que la force soit avec vous !