Contre la maladie de Parkinson, la solution unique et universelle n’existe pas, il n’existe que des solutions tenues ensemble, que vous devez trouver par vous-même, pour un temps donné et dans une situation donnée. La stratégie de combat est globale et toujours évolutive : elle exige tout à la fois, un mental, un style de vie, une vision de la vie, un traitement pharmacologique, voire biotechnologique !

SNM : dysfonction vésicale



Définition

Un tiers des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont des problèmes reliés à la vessie. Le problème le plus répandu est la vessie trop active (hyperactive). Une vessie hyperactive peut vous:
  • faire courir à la salle de bain (ou vous ne serez pas capable de vous retenir)
  • faire uriner fréquemment (moins qu’à tous les deux heures)
  •  obliger à aller à la salle de bain plusieurs fois par nuit
Avec la maladie de Parkinson, il se peut que votre vessie soit trop peu active (hypoactive). Cette situation est beaucoup moins commune que l’hyperactivité vésicale. Les symptômes inclut:
  • la difficulté à commencer à uriner
  • la sensation que la vessie n’est pas complètement vidée
  • les fuites urinaires
Uriner fréquemment peut aussi se produire chez les hommes qui ont des problèmes de prostate. Normalement, les hommes qui ont des problèmes de prostate remarquent que le jet urinaire est lent et hésitant. Si vous voyez un urologue pour votre problème de vessie, assurez-vous qu’il soit mis au courant que vous êtes atteint de la maladie de Parkinson puisque cette maladie peut donner une autre explication à vos problèmes urinaires. Toutefois, les problèmes urinaires reliés à la maladie de Parkinson ne seront pas améliorés par une opération chirurgicale de la prostate.
 
Comment cela se manifeste-t-il  ?

Si vous avez des problèmes d’hyperactivité de la vessie, essayez de planifier vos déplacements à la salle de bain à des intervalles réguliers, particulièrement si vous savez que la salle de bain est loin.

Les parkinsoniens présentent divers symptômes vésicaux. Les plus fréquents sont liés à l’hyperrefléxie du détrusor, y compris la nycturie, la miction impérieuse, des mictions fréquentes, et l’incontinence. La rétention urinaire et l’hyporéflexie du détrusor sont moins courantes. Des symptômes vésicaux légers se manifestent fréquemment au stade précoce de la MP – l’incontinence survient à un stade plus avancé de la MP. Dans certains cas, il est difficile de diagnostiquer la nature du trouble (ou de l’ensemble des troubles) à partir des seuls antécédents – il faut alors envisager d’effectuer des études urodynamiques.

Pourquoi cela se produit-il ?

La dysfonction vésicale est due à la dégénérescence des neurones vésicaux autonomes, des zones motrices, et des niveaux supérieurs du contrôle. De plus, la dégénérescence de la substance noire, qui inhibe la miction, entraîne aussi une dysfonction vésicale.

Traitements possibles :

Plusieurs solutions peuvent diminuer l’urgence et la fréquence du besoin d’uriner. Parfois, la médication prise pour les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson peut améliorer les problèmes urinaires. Votre médecin pourrait aussi vous suggérer des médicaments anticholinergiques (Oxybutynin, Toltérodine) ou chlorure de trospium (Trosec).
Si vous avez des problèmes de mémoire ou d’hallucination et que votre médecin vous prescrit un anticholinergique, il est possible que les symptômes au niveau de la vessie soient amplifiés. Si tel est le cas, cessez immédiatement la prise de ces médicaments et parlez-en à votre médecin. La desmopressine, un vaporisateur nasal, est souvent recommandé pour contrôler les envies d’uriner nocturne. Ce médicament réduit la production d’urine. Un effet secondaire dangereux, mais rare, est la diminution importante de la quantité de sel dans le sang. Si vous commencez à prendre ce médicament, vous devrez passer des prises de sang fréquemment.

- Non pharmacologiques :

Les mesures générales prises pour traiter la miction impérieuse et l’incontinence urinaire consistent notamment à éviter le café et à limiter l’ingestion d’eau avant le coucher.
  • Faits en bref : Un grand nombre d’hommes présentant une dysfonction vésicale reçoivent un diagnostic erroné d’hypertrophie de la prostate. Tout patient de sexe masculin doit donc être au courant de la possibilité que les symptômes urinaires soient attribuables à la maladie de Parkinson, afin d’éviter de subir inutilement une chirurgie de la prostate.


- Pharmacologiques :

A. Hyperrefléxie du détrusor (miction impérieuse, fréquence) :

1. Traitement dopaminergique : La lévodopa permet généralement de réduire l’hyperréflexie du détrusor ainsi que la miction impérieuse.

2. Anticholinergiques : Le traitement de première intention de l’hyperactivité vésicale.
  • Oxybutynine (5 mg, trois à quatre fois par jour, ou un timbre deux fois par semaine) – peut avoir davantage d’effets anticholinergiques centraux que les autres médicaments de cette catégorie.
  • Toltérodine (2 mg – trois fois par jour).
  • Solifénacine (Vesicare) [5 mg à 10 mg par jour].
  • Darifénacine (7,5 mg à 15 mg par jour).
  • Chlorure de trospium/Trosec (20 mg à 40 mg par jour).
Remarque : Les médicaments anticholinergiques de ce genre peuvent aggraver la constipation, entraîner des troubles de la mémoire, et provoquer des hallucinations. Il faut donc faire preuve de prudence lorsque vous, parkinsoniens, êtes atteints de démence au sens de la maladie de Parkinson du terme.

3. Autres traitements :
• L’injection de Botox (sérotype A) dans le muscle détrusor peut réduire l’hyperactivité vésicale.

B. Nycturie :
La desmopressine sous forme de vaporisation nasale (10 mcg à 40 mcg le soir, sous forme de vaporisation nasale) – réduit la production d’urine. Ce médicament peut aussi être utilisé pour traiter l’hypotension orthostatique. Il faut prendre garde de consommer une quantité excessive de liquide lorsqu’on prend de la desmopressine. Le fait de boire trop d’eau entraîne une baisse du taux de sodium dans le sang (dans de rares cas) et un déséquilibre électrolytique.

C. Hyporéflexie (rétention urinaire) :
Chlorure de béthanéchol (25 mg à 75 mg par jour.