Contre la maladie de Parkinson, la solution unique et universelle n’existe pas, il n’existe que des solutions tenues ensemble, que vous devez trouver par vous-même, pour un temps donné et dans une situation donnée. La stratégie de combat est globale et toujours évolutive : elle exige tout à la fois, un mental, un style de vie, une vision de la vie, un traitement pharmacologique, voire biotechnologique !

SNM : la dépression




Si vous êtes déprimé(e), vous pourriez être incapable de ressentir de la joie. Vous pourriez cesser de faire les passe-temps que vous aimiez et arrêter de faire votre routine quotidienne. Apprendre de nouvelles choses pourrait ne plus vous intéresser. La fatigue est souvent liée à la dépression, mais ce n’est que rarement le seul symptôme (la fatigue est souvent présente dans la maladie de Parkinson sans autre symptôme).

La dépression peut être un signe précoce de la maladie. Bien que vivre avec la maladie de Parkinson puisse produire du stress et de la peine, la dépression pourrait aussi être causée par des changements dans les zones du cerveau impliquées dans l’humeur.

La dépression précède l’apparition des symptômes moteurs. La dépression associée à la maladie de Patkinson diffère habituellement de la dépression observée au sein de la population générale – les personnes atteintes expriment moins de sentiments de tristesse, ont moins tendance à pleurer et à ressentir de la culpabilité, et présentent un faible taux de suicide. Par contre, l’anxiété, l’anhédonie et l’apathie sont répandues. Il est difficile de diagnostiquer une dépression légère chez les Parkinsoniens car les caractéristiques de cette affection chevauchent les caractéristiques motrices de la maladie de Parkinson.


Pourquoi cela se produit-il ?

Une dépression réactionnelle peut survenir en raison des symptômes de la maladie, mais la dépression associée à la maladie de Parkinson est probablement un symptôme primaire de la maladie. Elle peut être attribuable à un dysfonctionnement complexe de nombreuses structures, y compris les régions noradrénergiques, sérotoninergiques, et dopaminergiques du tronc cérébral. De plus, des changements d’humeur et la dépression peuvent se produire quand l’effet des médicaments s’atténue ou durant les périodes d’inefficacité.

Outils de dépistage : Inventaire de dépression de Beck (BDI) et Échelle de dépression de Hamilton (HDRS)


Traitements


Dans certains cas, il pourrait être utile de consulter un psychologue ou un autre professionnel de la santé mentale. Généralement, pour traiter une dépression de basse intensité, une psychothérapie suffit,  mais pour des dépressions d'intensité supérieure, la psychothérapie devrait être combiné avec un médicament.
Certains types de thérapie psychologique (la plus commune étant appelée 'thérapie cognitivo-comportementale') ont démontré leur effet sur la prévention de la dépression, bien que cet effet n’ait pas été démontré pour la dépression chez les Parkinsoniens.
Les médicaments qui se sont avérés efficaces pour le traitement de la dépression associée à la maladie de Parkinson sont la nortriptyline et le citalopram (Celexa). La nortriptyline doit être utilisée avec précaution chez les gens qui ont des problèmes de mémoire ou d’hallucinations puisqu’elle peut aggraver ces symptômes.

Pharmacologiques :
  1. En particulier si le contrôle moteur est sous-optimal, envisager l’utilisation d’agonistes dopaminergiques comme le ropinirole ou le pramipexole. Des données probantes indiquent que les agonistes dopaminergiques agissent comme des antidépresseurs légers.
  2. Antidépresseurs tricycliques (ADT) : la nortriptyline (25 mg à 75 mg au coucher) a fait l’objet d’essais auprès des Parkinsoniens et dans certains cas, elle peut être plus efficace que les autres agents. Toutefois, il faut l’utiliser avec prudence chez les gens présentant un risque d’hallucinations, et de troubles cognitifs.
  3. Inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine (ISRS) : citalopram (20 mg/jour), venlafaxine à libération prolongée (jusqu’à une dose maximale de 225 mg/jour) et paroxetine (jusqu’à une dose maximale de 40 mg/jour). Ce sont les médicaments ISRS dont l’efficacité a été démontrée dans le cadre d’essais contrôlés randomisés d’antidépresseurs chez des Parkinsoniens.
  4. D’autres antidépresseurs plus récents, comme la réboxétine, la mirtazapine, et la néfazodone peuvent se révéler efficaces, mais ils n’ont pas fait l’objet d’études.
remarques particulières sur les antidépresseurs :  il n' y a pas d'effets immédiats dans la prise des antidépresseurs, il faut parfois attendre au mois 2 ou 3 semaines de prises pour commencer à sentir réellement ses effets, et encore faut il que vous ayez pris la bonne dose à efficacité optimale correspondant à votre besoin; une sous-dose peut compromettre votre traitement. et il y va de même pour l'arrêt des prises des antidépresseurs, cela requiert la même patience, il faut s’arrêter progressivement.


Non pharmacologiques :

Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : Cette thérapie n’a pas été étudiée relativement à la MP, mais elle s’est invariablement révélée efficace pour traiter la dépression au sein de la population générale, et pourrait donc être utile dans les cas de MP.

Observation :
Il existe une interaction théorique entre tous les antidépresseurs et les inhibiteurs de la MAO-B. Il se peut qu’elle ne soit pas cliniquement manifeste – il n’existe pas de données sur la rasagiline, mais la sélégiline est utilisée depuis plus de 20 ans de concert avec les ADT et les ISRS, et seuls de très rares cas sporadiques de syndrome sérotoninergiques ont été signalés.

Problèmes :
  • Le traitement de la dépression associée à la maladie de Parkinson peut différer de celui destiné à la population générale.
  • Les agonistes dopaminergiques ont des propriétés antidépressives.