Contre la maladie de Parkinson, la solution unique et universelle n’existe pas, il n’existe que des solutions tenues ensemble, que vous devez trouver par vous-même, pour un temps donné et dans une situation donnée. La stratégie de combat est globale et toujours évolutive : elle exige tout à la fois, un mental, un style de vie, une vision de la vie, un traitement pharmacologique, voire biotechnologique !

SNM : étouffement et déglutition



Définition

Dysphagie oropharyngée – les trouble de la déglutition et les problèmes de mastication.

Les troubles de la déglutition qui figurent parmi les difficultés les plus fréquents chez les parkinsoniens, peuvent considérablement perturber le plaisir de la table.
Les troubles de la déglutition peuvent entrainer de nombreuses conséquences telles qu’une aspiration pulmonaire* (voir définition ci-dessous), des carences alimentaires ou une manque d’hydratation.

  • Définition de ‘Aspiration pulmonaire’ : l’aspiration pulmonaire est due au passage des aliments (solides ou liquides) dans les voies respiratoires plutôt que dans l’estomac. Le réflexe de toux qui s’ensuit normalement pour dégager les voies respiratoires est généralement faible ou absent, et la fréquence et l’importance des aspirations présentent des risques d’étouffement.

Les parkinsoniens peuvent avoir des difficultés à avaler, non seulement la nourriture et les breuvages, mais aussi leur salive. Ce phénomène apparait crescendo sur le tard de la maladie, qui, à son début, semble être d’apparence maitrisable mais qui peut avec le temps s’empirer, et entrainer de graves étouffements.

La majorité des personnes souffrantes de problèmes de déglutition pensent à tort, que leur problème ne peut être traités. Nombre d’entre elles n’éprouvent plus le plaisir de manger ont peur de manger, paniquent ou évitent de manger en présence d’autres personnes. Ce qui diminue leur confiance en elles, leur qualité de vie et peut induire un isolement social

Avaler est une activité motrice complexe qui requiert un haut niveau de coordination musculaire et plusieurs régions différentes du cerveau sont responsables de cette action. Ainsi, il est facile d’imaginer pourquoi des difficultés à avaler peuvent se produire. En général, les difficultés à avaler sont davantage présentes dans les cas avancés de la maladie de Parkinson.

Bien que de légers problèmes de déglutition puissent se manifester au début de la maladie, la forme grave de la dysphagie survient habituellement uniquement au stade avancé de la MP. Le parkinsonien peut avoir de la difficulté à avaler de la nourriture, des liquides ou des comprimés. Les complications comprennent la malnutrition, la pneumonie par aspiration, et l’étouffement.

Identifier les problèmes de déglutition permet d’intervenir rapidement et de faire appel à un Logopède spécialisé. En effet, ce dernier saura prescrire des solutions adaptées pour faire face aux complications liées aux troubles de la déglutition.


Différentes critères d’identification liées aux troubles de la déglutition
  • Déglutition fréquente
  • Raclement répété de la gorge et enrouement
  • Perte d’aliments et de liquide par la bouche au moment du repas
  • Douleur en avalant
  • Ralentissement des facultés d’alimentation, de déglutition et de mastication
  • Difficulté à terminer une bouchée
  • Toux et éternuements répétés au cours du repas ou après le repas
  • Difficulté à mâcher des aliments solides
  • Bouche sèche
  • Perte de poids
  • Douleur sous le sternum

Que faire ?

  • Se faire suivre périodiquement par un logopède spécialisé et si besoin est, par un diététicien pour mettre en place une stratégie alimentaire adaptée, un calendrier des menus et la composition exacte des mets adaptés
  • Se tenir bien droit pour boire et manger
  • Prendre son temps pour manger et boire, et être en pleine conscience de cet acte au moment où on boit et quand on mange
  • Se concentrer sur son repas dans un environnement calme, ne pas regarder la TV ou lire son journal en mangeant
  • Ne jamais manger ou boire en état de stress et / ou en mode panique : reprendre son souffle comme pour trouver une paix intérieure, faire une ou plusieurs respirations profondes avant, et puis trouver le rythme et la coordination adaptée entre les actes d’alimentation : boire, mâcher, mastiquer, etc.
  • Manger par petite bouchée
  • Apprendre à identifier, à se souvenir et à éviter tout ce qui peut provoquer tout étouffement
  • Être prévoyant autant que faire se peut, en mettant en place une solution près de soi pour réagir si on a identifié une possibilité d’étouffement qui peut se répéter de manière imprévisible et aléatoirement dans le temps, c’est-à-dire savoir comment réagir en cas d’étouffement.
  • Écouter les ‘messages de son corps’ : si vous pressentez l’arrivée d’une phase OFF au moment du repas, ne pas hésiter à reporter l’instant du repas à plus tard dans l’attente du retour de la phase ON
  • Plus qu’à l’ordinaire, avoir une discipline de fer par une hygiène soucieuse de sa bouche : rincer et se gargariser à l’eau claire après chaque repas, se brosser les dents avec une dentifrice au gout neutre après chaque repas, même après les en-cas…il avoir est très important d’avoir la bouche vide

Quels traitements pharmacologiques ?

Les traitements qui agissent sur les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson peuvent parfois améliorer la capacité d’avaler. Votre médecin pourrait vous recommander d’augmenter votre dose actuelle de médicament ou pourrait vous offrir un nouveau traitement pour la maladie de Parkinson.

Les thérapeutes en déglutition (orthophonistes ou ergothérapeutes) peuvent vous aide à des fins d’évaluation et de traitement. Ces thérapeutes sont spécialisés dans l’évaluation des problèmes de déglutition à l’aide de tests spécifiques. 

Des examens de déglutition barytée sont couramment effectués pour localiser la déficience (au niveau de la bouche, du pharynx ou de l’œsophage), et pour écarter toute autre cause. S'orienter vers un gastroentérologue s’il y a davantage de symptômes. Il peut être nécessaire d’avoir recours à une sonde d’alimentation gastrique dans les cas graves.