Contre la maladie de Parkinson, la solution unique et universelle n’existe pas, il n’existe que des solutions tenues ensemble, que vous devez trouver par vous-même, pour un temps donné et dans une situation donnée. La stratégie de combat est globale et toujours évolutive : elle exige tout à la fois, un mental, un style de vie, une vision de la vie, un traitement pharmacologique, voire biotechnologique !

SNM : dysfontionnement cognitif et démence


Définition

On appelle problèmes cognitifs modérés les problèmes de mémoire ou de concentration qui sont dérangeant sans toutefois être trop sévères pour affecter la vie quotidienne.
La démence signifie une perte sévère de mémoire et de concentration qui interfère avec les activités quotidiennes normales.
Oublier des informations de temps à autre est normal avec l’âge et ne signifie pas que vous avez des problèmes cognitifs ou que vous souffrez de démence. Quand des problèmes de mémoire ou de prise de décision affectent votre routine quotidienne, ces problèmes doivent être évalués. Les symptômes habituels relatifs aux problèmes cognitifs lors de la maladie de Parkinson comprennent des problèmes d’attention et de planification. Souvent, les gens sont incapables de suivre une conversation compliquée. Certaines personnes remarquent avoir des problèmes à prendre des décisions. Formuler vos pensées peut prendre plus de temps qu’à l’ordinaire. Résoudre des problèmes complexes peut devenir un défi énorme. La mémoire peut aussi être affectée. Par contre, des problèmes de mémoire sévères, tel que dans l’Alzheimer, sont moins courants et des indices ou pistes sont souvent suffisants pour stimuler la mémoire.

Généralement la maladie de Parkinson n'entraine pas de déclin cognitif global. L'autonomie intellectuelle demeure intacte. Elle peut toutefois s'accompagner de troubles cognitifs : leur présence est imperceptible aux stades précoces de la maladie, puis elle devient progressivement plus marqués en cours d'évolution.

Pourquoi cela se produit il ?

Dans la plupart des cas, la démence arrive tard dans la progression de la maladie de Parkinson, alors que la pathologie s’étend à l’extérieur des zones motrices pour rejoindre les zones cognitives.

Les tests neuropsychiatriques font ressortir des changements subtils chez ces personnes aux stades précoces de la maladie sur les plans de la souplesse mentale et de la fonction d’exécution, mais ces changements sont habituellement asymptomatiques.
La démence associée à la maladie de Parkinson (DMP) survient habituellement au cours des stades avancés de la maladie chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Les principaux symptômes comprennent la bradyphrénie (ralentissement du processus de pensée), des troubles de la mémoire (davantage attribuables à des problèmes de rappel plutôt qu’à des problèmes de codage), des troubles de l’attention, un dysfonctionnement sur les plans visuo-perceptuel et visuo-spatial, et le syndrome dysexécutif (mauvaise planification, rigidité, etc.).


La dégénérescence des structures corticales provoquée par la présence de corps de Lewy est la principale cause sous-jacente de la DMP, mais des changements et des lésions vasculaires semblables à ceux observés dans la maladie d’Alzheimer peuvent y contribuer dans de nombreux cas. Les facteurs de risque probables de la DMP comprennent l’âge (au-dessus de 65 ans), les hallucinations et les délires, les antécédents familiaux de démence, la dépression, la maladie au stade avancé, et le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP).

 Diagnostic :


Le diagnostic de la démence dans la maladie de Parkinson peut prendre des mois, voir des années et il n'est pas facile. Les personnes qui sont atteintes ont tendancce, consciemment ou insconciemment, à dissimuler  ces symptômes. Il est nécessaire d'avoir une attitude critique face à d'eventuels changements cogntifs dans le diagnostic. Il faut que la personne atteinte adopte une attitude proactive pour parler des dysfonctionnements constatés à leur neurologue, et à en parler à temps pour combattre au mieux la détoriation mentale.
 
Les tests couramment utilisés pour dépister le dysfonctionnement cognitif comprennent les suivants :


  1. Mini examen de l’état mental (MMSE) : un pointage de 25/30 ou moins indique que la déficience fonctionnelle est considérée comme se situant à l’intérieur de l’échelle de démence dans la maladie de Parkinson. Il est à souligner que ce test ne tient notamment pas compte des anomalies cognitives associées à la maladie de Parkinson.
  2. L’évaluation cognitive intitulée Montreal Cognitive Assessment (MoCA) permet d’examiner de façon plus exhaustive les dysfonctionnements visuo-spatiaux et exécutifs chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les pointages inférieurs à 21 points peuvent indiquer la présence d’une démence, et les pointages inférieurs à 26 points indiquent la présence d’un trouble cognitif léger. 
  3. Les autres outils qui peuvent être utilisés comprennent l’échelle d’évaluation de la démence de Mattis (dont l’administration dure 30 minutes), la version révisée de l’examen cognitif d’Addenbrooke (ACE-R), l’échelle d’évaluation cognitive de la maladie d’Alzheimer (ADAS-COG), l’examen cognitif de Cambridge (CAMCOG), le volet cognition des échelles de résultats relatives à la maladie de Parkinson (SCOPA-COG), etc.

Petit Test bien empirique : demandez vous si vous êtes en mesure d’accomplir ce qui suit :
  • Gérer vos finances;
  • Utiliser des appareils tels que des téléphones et des télécommandes;
  • Vous comporter correctement lors d’activités sociales;
  • Prendre des médicaments de façon autonome.
Un trouble cognitif est considéré comme faisant partie d’un état de démence uniquement s’il influe sur la capacité de la personne à effectuer ses activités quotidiennes.

Que faire ? 

Il existe quelques évidences préliminaires qui suggèrent que de garder votre cerveau actif pourrait prévenir l’apparition de la démence. L’exercice, une bonne diète, un bon contrôle de la pression sanguine et un traitement rapide du diabète ou du cholestérol élevé pourrait prévenir l’apparition de la démence.

Les Traitements 

Il existe des médicaments qui améliorent les fonctions cognitives, dont les inhibiteurs de cholinestérase, comme la rivastigmine (Exelon) et le donépézil (Aricept). Ces médicaments ont une action légère à modérée. Leurs effets secondaires les plus fréquents sont la nausée, les vomissements, la diarrhée et les troubles gastriques.
Certains médicaments utilisés pour traiter la maladie de Parkinson, les problèmes de sommeil ou d’anxiété peuvent parfois diminuer les fonctions cognitives (ex. : atropine, oxybutynine, nortryptiline, sédatifs). Pour cette raison, assurez-vous que votre médecin connaisse tous les médicaments que vous prenez.


- Non pharmacologiques :
  1. Rester actif au plan cognitif (lire, jouer, créer, bricoler, activité associative, etc.....
  2. Pratiquer des jeux de mémoires (scrabble, mots croisés), des jeux d'ordonnancement (puzzle, casses-têtes)
  3. Faire de l’exercice régulièrement : la pratique de l’exercice à l’âge mûr réduit probablement le risque de maladie de Parkinson. Aucune étude n’a été menée en vue de déterminer si l’exercice a une incidence sur le risque de démence dans les cas de maladie de Parkinson, mais les parkinsoniens qui font de l’exercice vigoureux peuvent améliorer leurs résultats cognitifs.
  4. Adopter une alimentation saine (manger et boire bio).
  5. Maîtriser les facteurs de risque vasculaire : tension artérielle, diabète, taux de cholestérol.
  6. Maîtriser d’autres facteurs réversibles : l’apparition soudaine d’un trouble cognitif peut être un signe de la présence d’une affection médicale aiguë concomitante (sepsie, etc.).

 
- Pharmacologiques :
Revue des médicaments : assurez vous que vous ne prenez  aucun médicament entraînant des troubles cognitifs, comme les médicaments anticholinergiques (antidépresseurs tricycliques), les benzodiazépines, etc.

Inhibiteurs de la cholinestérase : des données probantes issues d’essais effectués de manière aléatoire révèlent que la rivastigmine (Exelon) [1,5 mg à 6 mg b.i.d.] et le donépézil (Aricept) [5 mg à 10 mg q.d.] ont des effets bénéfiques chez les parkinsoniens. Les effets secondaires des inhibiteurs de la cholinesterase comprennent des nausées, des vomissements et la diarrhée (ce problème est souvent moins grave chez les parkinsoniens qui souffrent déjà de constipation). Les tremblements peuvent parfois s’aggraver sous l’effet des inhibiteurs de la cholinestérase, mais cela soulève rarement un problème pratique.