Contre la maladie de Parkinson, la solution unique et universelle n’existe pas, il n’existe que des solutions tenues ensemble, que vous devez trouver par vous-même, pour un temps donné et dans une situation donnée. La stratégie de combat est globale et toujours évolutive : elle exige tout à la fois, un mental, un style de vie, une vision de la vie, un traitement pharmacologique, voire biotechnologique !

SNM : dysfonction ou trouble sexuel



 
Que se passe-t-il ? 

Quelques troubles sexuels sont communs chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Chez les hommes, il peut être difficile d’avoir ou de maintenir une érection, ou un mauvais contrôle de l’éjaculation. Des problèmes reliés à l’obtention de l’orgasme ou à la diminution de l’appétit sexuel peuvent aussi se produire. Les femmes peuvent être moins intéressées par la sexualité. Elles peuvent aussi avoir de la difficulté à atteindre l’orgasme. Parfois, l’appétit sexuel peut augmenter après avoir commencé la prise d’un nouveau médicament. Ces troubles s’expliquent en partie par l’absence d’effet de la dopamine dans les régions du cerveau contrôlant le comportement sexuel.
Mais ils sont pour la plupart la conséquence d’une moins bonne mobilité, d’une perte de l’image sexuelle et de la dépression.

La dysfonction sexuelle associée à la maladie de Parkinson comprend la dysfonction érectile, la difficulté à atteindre l’orgasme, une diminution de la libido, et une diminution de la sensibilité génitale. Par contre, ces personnes peuvent à l’occasion présenter un appétit sexuel accru (hypersexualité), qui est habituellement lié à la prise d’agonistes dopaminergiques. La dysfonction sexuelle est signalée plus souvent par les hommes que par les femmes, peut-être parce qu’il est plus facile de la reconnaître chez les hommes...

L’insatisfaction sexuelle est plus grande chez l’homme atteint de la maladie de Parkinson que chez la femme et par conséquent l’insatisfaction sexuelle des deux partenaires est plus élevée quand c’est l’homme qui est atteint.
Les causes de l’insatisfaction sexuelle chez le/la partenaire sont dûes :
  • Les modifications du fonctionnement sexuel respectivement chez l’homme et la femme :  Homme : dysérectionn, anérection, troubles de l’éjaculation  et difficulté à atteindre l’orgasme, et Femme : trouble de la lubrification, dysorgasmie et anorgasmie
  • Les troubles du désir : diminution importante de la libido au cours de la maladie de Parkinson, baisse du désir sexuel corrélé avec l’âge et avec le sexe (femme), l’existence de la dépression mais pas de corrélation avec la prise d’antidépresseur, l’intensité des troubles moteurs, l’existence de signes d’atteinte végétative
  • Les facteurs dépressifs et d’anxiété : l’apparition de troubles dépressifs chez un conjoint ne semble pas corrélée avec le handicap mais avec les trois facteurs suivants : la durée d’évolution de la maladie, les difficultés du sommeil du malade, l’existence de troubles cognitifs chez le malade avec un traitement à base de somnifère, d'antidépresseur et d'anxiolytique
  • Les changements physiques (dévalorisation de l’image de soi) : l’évolution de la maladie entraîne un handicap croissant provoqué par l’amplification des difficultés motrices et la survenue des complications (fluctuations d’efficacité et dyskinésies, trouble de la posture, modifications comportementales et problèmes cognitifs), donc répercussion sur la vie personnelle du conjoint et sur la vie du couple considérable, limitation des sorties du domicile seul, cessation totale des activités sociales et de loisirs, organisation spécifique liée aux horaires des prises médicamenteuses
  • Les comportements d’hypersexualité : il peut s’agir d’un comportement sexuel compulsif isolé, nombreux rapports sexuels, consultations effrénées de sites internet pornographiques, multiplications de relations extraconjugales....

Pourquoi cela se produit il ?

Ces symptômes peuvent être causés pas plusieurs autres problèmes de santé. Les difficultés reliées à l’érection peuvent être causées par le diabète, l’hypertension ou l’obésité. Après la ménopause, l’appétit sexuel des femmes est souvent diminué. Une augmentation anormale de l’appétit sexuel peut être causée par un trouble obsessionnel compulsif relié à la médication (voir article : troubles du contrôle des impulsions)

La dysfonction érectile survient en raison de la dégénérescence du système autonome, à la suite de la dénervation parasympathique et sympathique. La dysfonction sexuelle peut aussi être attribuable à un dysfonctionnement moteur, à la prise de médicaments, ou à des troubles de l’humeur. Une déficience en testostérone peut aussi être en cause dans certains cas.
Les comportements et l’appétit sexuels aberrants, y compris l’hypersexualité, sont des troubles du contrôle des impulsions qui sont liés au traitement médicamenteux dopaminergiques.


Que faire ? 

L’exercice régulier aide au développement de l’endurance lors des rapports sexuels. De plus, vous pouvez explorer d’autres formes d’intimité. Parlez-en à votre partenaire et décidez ce qui convient le mieux à votre relation. C'est un sujet privé qui concerne votre couple.

Les Autres, circulez ! il n'y a rien à voir !


Traitements possibles :

Certains couples ne sont pas intéressés par les rapports sexuels. Dans ce cas, vous n’avez probablement pas besoin de traitement.
Si vous ou votre partenaire souhaitez avoir des rapports sexuels, parlez-en à votre médecin, car il existe de l’aide et c'est un sujet à aborder comme tout autre sujet de la vie...
Parmi les traitements pour les hommes, il y a le sildénafil (Viagra) pour les problèmes d’érection. La testostérone est parfois utilisée pour les problèmes d’appétit sexuel. L’hormonothérapie substitutive augmente l’appétit sexuel chez les femmes, mais elle comporte ses risques. Consultez votre médecin avant de commencer la prise de médicament pour les troubles érectiles ou l’hormonothérapie substitutive.


Pharmacologiques :

Les traitements de première intention de la dysfonction érectile font appel à des inhibiteurs de la phosphodiestérase, dont les suivants :
  1. Citrate de sildénafil (Viagra), 50 mg à 100 mg avant les rapports sexuels
  2. Vardénafil (Levitra), 10 mg avant les rapports sexuels
  3. Tadalafil (Cialis), 20 mg avant les rapports sexuels
  4. La plupart des traitements de deuxième intention sont administrés par des urologues et débordent la portée du présent blog .

Le traitement hormonal substitutif peut aider certaines femmes présentant certaines dysfonctions sexuelles. Cependant, le rapport risque-avantage de ce traitement doit être déterminé avec soin.

Hypersexualité : consulter l'article sur les troubles du contrôle des impulsions.